Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 28 avril 2014
Economie

Alstom, grand fournisseur des collectivités, va être racheté en partie

Que va devenir Alstom, géant français des transports et de l’énergie ? Important fournisseur des collectivités locales notamment à travers son produit phare en matière de transport urbain, le tramway Citadis, mais aussi constructeur du TGV, des TER Dualis et de turbines pour les centrales électriques, Alstom va, c’est la seule chose certaine, bientôt changer de propriétaire. Mais quel sera son nouveau partenaire ? La question sera officiellement tranchée mercredi matin.
Alstom emploie aujourd’hui 18 000 salariés en France, de Belfort à la Rochelle en passant par le Creusot, Tarbes, Ornans, Valenciennes, Miramas, Petit-Quevilly, Saint-Priest ou Villeurbanne. C’est même l’une des très rares entreprises à avoir annoncé récemment non la fermeture, mais bien la création de nouvelles usines dans le pays, quatre au total, à Cherbourg et Saint-Nazaire, pour produire les gigantesques éléments des futures éoliennes marines. L’actionnaire principal d’Alstom est aujourd’hui le groupe Bouygues, qui en possède quelque 29 %.
Révélée par la presse en fin de semaine, l’affaire de la reprise d’Alstom a pris un tour politique ce week-end avec l’intervention du ministre de l’Économie Arnaud Montebourg et avec celle, ce matin, du président de la République, qui va recevoir à l’Élysée les candidats à la reprise d’une partie du groupe. Premier candidat déclaré : le géant américain General electric – l’une des dix premières entreprises mondiales – qui a déclaré vouloir racheter la branche énergie du groupe français, pour 10 milliards d’euros. Mais hier matin, l’Allemand Siemens est venu s’immiscer dans le débat, se disant lui aussi intéressé par le rachat de la branche énergie d’Alstom. Siemens est le pendant d’Alstom outre-Rhin, et intervient dans les mêmes secteurs, énergie et transport – même si le groupe allemand est beaucoup plus diversifié et a également une importante activité dans l’électro-ménager. Le « deal »  proposé par Siemens serait le suivant : il reprendrait les activités énergie d’Alstom et lui cèderait, en échange, la moitié de sa branche transport. Aspect important de ce « monopoly »  franco-américano-allemand : Siemens s’est engagé, en cas de rapprochement, à ne procéder à « aucun licenciement »  pendant trois ans.
Les autorités françaises se sont déclarées clairement favorables à l’offre de Siemens. D’abord parce que le gouvernement, au nom du « patriotisme économique », n’a pas envie de voir un prestigieux groupe français, sauvé en 2006 grâce à une importante injection d’argent public, passer sous pavillon américain. Ensuite parce que cette offre correspond à une volonté ancienne de l’État français de voir se créer un équivalent à Airbus, c’est-à-dire un géant européen, dans le domaine du transport et de l’énergie.
Mais quelles que soient les interventions du ministre de l’Économie, ce seront au final les actionnaires qui auront le dernier mot – comme on l’a vu lors du rachat récent de SFR par Numericable, contre l’avis de Bercy.
F.L.

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